SOCIETE CIVILE – CONFERENCE DE PRESSE DE LA CONFEDERATION DES ORGANISATIONS DES VICTIMES DES CRISES IVOIRIENNES (COVICI)

« Il n’est pas de réconciliation juste et durable sans que soit apporté une réponse effective aux besoins de justice et de réparation »

C’est sur les fondements de cette citation de Louis Joinet, concepteur de la justice transitionnelle que la confédération des organisations des victimes des crises ivoiriennes (COVICI) s’est donnée l’occasion d’inviter les journalistes, les associations et les organisation non gouvernementales (ONG) à sa nième conférence de presse qui s’est tenue le 1 MARS 2024 à son siège sis au 2plateaux-cocody, Abidjan.

Il faut souligner que depuis belle lurette, la COVICI et les victimes de tout bord sont en attente des réponses satisfaisantes à leurs préoccupations légitimes en matière de réparation transmises au gouvernement qui jusque-là sont restées sans suite.

En effet, le mercredi 21 février 2024, le nouveau premier ministre Beugré Mambé et le ministre de la cohésion sociale, de la solidarité et de la lutte contre la pauvreté Myss Belmonde Dogo ont invité quelques présidents d’associations de victimes peu accrédités à la primature au détriment des organisations de la société civile outillée en la matière pour faire le deuil du processus de réparation sous l’autel de la réconciliation nationale.

Rappelons que cette manière de procéder ne fait pas l’unanimité de tous, même si jusque-là le gouvernement ivoirien, au lendemain de la crise poste électorale qui a occasionné plus de 3000 milles morts, a mis en place un processus de justice transitionnelle se reposant sur quatre piliers qui est de savoir respectivement :

-la recherche de la vérité, une mission menée par la commission dialogue vérité et réconciliation (CDVR) et la commission nationale d’enquête d’alors ainsi que ;

-la recherche et l’accès à la justice équitable dont la cellule spéciale d’enquête, la cour pénale internationale, les tribunaux ordinaires et militaires s’en ont chargé, sans oublier ;

-les réparations des victimes qui est un droit fondamentale et la garantie de non répétition des violations subies par les victimes, exécuté par la CONARIV, le PNCS et le ministère de la solidarité. Ont été des actions menées qui devraient continuer de suivre leurs processus.

Cependant, la confédération des organisations des victimes des crises ivoiriennes(COVICI) salue tous les efforts fournis par le gouvernement dans le processus de réconciliation mais demande à l’Etat ivoirien de respecter le volet de la réparation et la sécurité des victimes qui jusque-là attendent toujours une indemnisation. Elle rappelle par ailleurs, que le mardi 19 avril 2016, la CONARIV avait remis au président de la république Alassane Ouattara, une base de données de 316.954 demandes de réparations validées sur un total de 874.000 demandes étudiées en cours.

A cet effet, un fonds initial de 10 milliards avait été dégagé par le chef de l’Etat pour les différentes phases de réparations. Mais, hélas, les données statistiques à ce jour indiquent simplement que la somme de 1 million de franc CFA a été remis individuellement aux ayants droits des victimes décédées soit 4442 familles indemnisées, 1905 blessés ont reçu des prises en charges médicale, 150 prises en charge de violences sexuelles et de violence basée sur le genre (VBG), 136 bénéficiaires de financement AGR ainsi que 150 infrastructures sociocommunautaires dans certaines localités du pays.

Au regard, de ce bilan peu satisfaisant, le gouvernement ivoirien ne peut mettre un tel processus de réparation sous le paillasson qui en réalité ne garantit aucunement, la cohésion sociale et la paix effective, au détriment d’une nouvelle reconstruction de la Côte d’ivoire qui vient de plus en plus endeuiller des milliers de victimes de guerre non dédommager, qui attendent encore la modique somme de 1 million de franc CFA d’indemnisation prévue.

Pour les victimes, certes il est primordial de passer à autres choses, mais on ne peut ériger un mémorial en hommage aux victimes des différentes crises passées qu’a connu la Côte d’ivoire ces dernières décennies, mettant ainsi fin au processus de réparation déjà malade depuis 2021.

Les ignorés, serait encore de trop, pire est de constater que les nouveaux déguerpissements du ministre-gouverneur Cissé Bacongo ruinent totalement l’espoir des victimes des crises passées qui habitent ces différents sites d’habitat en démolition a mentionné Kanté Lassina dans son adresse face à la presse « la COVICI, condamne avec la dernière énergie toutes ces destructions abusives qui sont aussi des violations des droits de l’homme, car en réalité  la majorité des victimes sont les habitants de ces différentes zones cassées par le gouverneur Cissé Bacongo » a déclaré le président du conseil d’administration de la COVICI.

Au terme de la conférence, le président en exercice de la COVICI (confédération des organisations des victimes des crises ivoiriennes) KANTE LASSINA souhaite être reçu officiellement par le patron de la primature afin d’élucider toutes les préoccupations urgentes des victimes, afin de garantir la paix et la tranquillité en Côte d’ivoire dans les années à venir.

                                                                                                                ALEX ADOU

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